Vous vous appelez Tugdual, Gwénégan ou Eozenez et on vous a déjà dit que vous portiez un nom à coucher dehors ?
Rassurez-vous, si votre prénom fut difficile à épeler lorsque vous étiez en CP et souvent écorché par les non-initiés, il fait partie de la famille des prénoms très en vogue aux quatre coins de la France depuis une vingtaine d’années…
Dis-moi ton prénom, je te dirai qui tu es !
Choisir un prénom pour son enfant n’est pas anodin. Si certaines personnes voient un brin d’exotisme à appeler leur fils Efflam ou leur fille Morwenna, d’autres y attachent une signification tout autre.
Souvent très ancienne, l’origine des prénoms bretons est majoritairement celtique. Ils sont clairement porteurs d’identité et dans l’inconscient collectif véhiculent les valeurs d’une Bretagne travailleuse, loyale et honnête (image d’Épinal de Bécassine ;). Pourtant, à une époque pas si lointaine, si vous aviez la bonne idée de donner un prénom bretonnisant à votre enfant, vous pouviez très vite être suspecté d’appartenir un obscure groupuscule indépendantiste breton.
L’ « Affaire des prénoms bretons » ou quand s’appeler Louane, Maël ou Gwendal est hors-la-loi !
Dans les années 1950 et 1960, la justice française va jusqu’à interdire de donner un prénom celtique à un enfant, car jugé « barbare ». Une famille finistérienne exilée à Paris en fit les frais et dû entamer un long parcours judiciaire pour faire valoir son droit de choisir librement le prénom de son enfant. L’affaire défraie alors la chronique et tourne fort heureusement en faveur des parents.
Les années 1970 et le « Revival breton »
1972, Alan Stivell cartonne à l’Olympia, la Bretagne sort de son trou et les petits noms bretons sont de nouveau autorisés depuis quelques années et sont même très à la mode.
Aujourd’hui, le prénom breton a conquis l’hexagone et pour certaines familles de type « bobo chic from Paris » (désolé pour les lecteurs parisiens), il est très original d’appeler son enfant Malo ou Enora. Bien sûr, il y aura toujours des petits malins pour faire des jeux mots sur certains prénoms, comme récemment entendu : « Prend exemple sur ta sœur, regarde comme elle est polie Sterenn !» (polystyrène…)
En tout cas, si vous recherchez un prénom celte pour garçon ou fille, faites un petit tour ici !
Et vous ? Portez-vous un prénom breton ou bien vos enfants ? Avez-vous un coup de cœur pour tel ou tel prénom aux sonorités affirmées qui évoque toute la singularité de la Bretagne ?
4 Commentaires
Gwezheneg gueguen
06/07/2018 - 8 h 32 minDemat Déoc’h Encore eut il fallu qu’ils eussent su parler le breton …. car combien de bobos ne supportent pas la traduction Française de leur prénom Breton que Gwenaëlle est Marie Blanche nettement moins exotique (qui plus est prononcé avec une patate chaude ds la bouche ) je suis MDR
Il demande la nationalité bretonne et la répudiation de sa nationalité française - Le Breizh-Blog
13/05/2016 - 14 h 48 min[…] de citoyenneté « européenne de nationalité bretonne » il y a 50 ans pour reconnaître le prénom breton des enfants des époux Goarnig. À l’époque l’état civil français avait refusé d’inscrire […]
Constance Mc Hine
18/06/2015 - 9 h 16 minCe qui m’intéresse avec les prénoms bretons c’est qu’ils ont, pour la plupart, une signification en français (bien souvent des adjectifs comme « loyal, fort, droit etc…) et font référence à l’histoire de la Bretagne, des pays celtes, et/ou à leurs légendes.
Sans « parler » de l’originalité bien sûr … ce que veulent beaucoup de parents maintenant …
en ce qui concerne ma famille, il n’y a pas si longtemps, refus du prénom Brieuc (moine irlandais (comme mon nom l’indique je suis d’origine irlandaise) fondateur de la ville de … Saint-Brieuc.
Vous connaissez ? ^^) !
En premier lieu : Brieg. Refusé !
Retour à la mairie avec cette fois-ci Brieuc (Brieg francisé) … refusé !
3ème tentative pour Brieuc avec, à l’appui, la carte de France et le calendrier des Saints Bretons :
ouf, accepté mais après moult discussions !
Quant à Taran (dieu celtique du tonnerre) … refusé également un point c’est tout !
En résumé : il me semble que certaines mairies acceptent tout et n’importe quoi (ou presque) pendant que d’autres tergiversent ou opposent un « NON » catégorique.
Allez comprendre …
BRASSELET
18/05/2015 - 10 h 26 minBonjour,
Et les » Yveline » alors ? C’est vrai que c’était dans les « fifties »
Cordialement